A.O.P GIGONDAS


Gigondas, du latin Jucunditas, signifiant « joie » et « allégresse », est un petit village provençal situé entre Carpentras, Orange et Vaison La Romaine, lové au pied des Dentelles de Montmirail. D’une hauteur de 630 mètres et vieilles de 20 millions d’années, elles sont la combinaison des ères secondaire, tertiaire et quaternaire. Mais Gigondas est aussi reconnu pour la culture de la vigne, et pour ses vins.

 

Un Brin d’Histoire…

Les historiens rapportent que Gigondas fut habité dès la Préhistoire, de nombreux objets ont été découverts lors de fouilles archéologiques. Dans les vignes de St André, une station préhistorique datant du néolithique a été récemment mise à jour.

La culture de la vigne remonte à l’Antiquité, avec la création des premiers domaines viticoles, et la découverte de cuves permettant d’entreposer le vin. De nombreuses monnaies, poteries, tegulae, mais aussi la présence de chapiteaux et colonnes atteste la présence de la civilisation romaine.

C’est au Moyen Âge, avec la présence de ses remparts et son château, encore visible aujourd’hui, que Gigondas fait partie d’une des 6 communes de la Principauté d’Orange. Les armoiries du village témoignent de ce passé grâce au cornet du Prince Guillaume d’Orange. Au 12ème siècle, il est découvert une des plus anciennes mentions écrites démontrant la présence d’un vignoble à Gigondas.

En 1591, les statuts de la communauté de Gigondas attestent d’un commerce des vins et règlementent le commerce de celui-ci entre les villageois et les « étrangers » à qui l’on ne doit pas tout vendre.

Au 18ème siècle, les dates des vendanges sont règlementées. Mais l’attaque du phylloxéra, touchant le vignoble français, à la fin du 19ème siècle, engendrera un développement de la culture de l’olivier. Celle-ci ne résistera pas aux grandes gelées des hivers de 1929 et 1956, et sera alors remplacée par la vigne.

Dans les années 60, tous les coteaux de Gigondas se recouvrent de vigne, et la culture de celle-ci prend une dimension agronomique et raisonnée. Les vins de Gigondas obtiennent de nombreuses médailles dans les concours agricole de France. Le 6 Janvier 1971, Gigondas obtient « l’appellation de Grand Cru des Côtes du Rhône ». C’est dans ce terroir structuré et unique, que la vigne a trouvé ses terres d’élection.

 

Un climat, un terroir…

Le vignoble de Gigondas est situé uniquement sur la commune de Gigondas, dans le département du Vaucluse. Cela représente environ 1200 hectares de superficie cultivée.

Son climat d’influence méridional est soumis aux chaleurs de l’Eté et à la violence du Mistral. L’ensoleillement annuel est d’environ 2800 heures.

Les sols de Gigondas sont très variés. De grandes terrasses alluviales d’argile rouge caillouteuse, d’origine Mindelienne, s’étendent jusqu’aux Dentelles de Montmirail. En coteaux, le vignoble est marno-calcaire. Cette variété des sols permet aux eaux de pluie de mieux s’infiltrer et de stocker l’énergie solaire nécessaire à l’activité végétative des plantes. Ces sols, riches en argile, sont caractéristiques des terroirs de grands crus.

 

AOP Gigondas : les cépages, les vins, leurs caractéristiques

Les vins de Gigondas entrent dans une démarche de qualité et sont encadrés par un cahier des charges, mis en place par le syndicat de l’AOC reconnu Organisme de Défense et de Gestion. Ce cahier des charges détaille les dispositions à mettre en œuvre en matière de conduite du vignoble, de récolte, de vinification, d’élevage, afin d’obtenir l’Appellation d’Origine Protégée Gigondas. Le contrôle de ces normes est réalisé par un organisme indépendant.

Avec un rendement des plus faibles de France, 36 hl/ha maximum, le cépage dominant est le Grenache noir, autorisé à 80% maximum. La Syrah et le Mourvèdre (15% maximum) viendront s’associer au Grenache noir afin de nuancer la palette des vins de Gigondas. Dans une proportion maximale de 10% de l’encépagement, tous les autres cépages rouges de l’appellation Côtes du Rhône sont autorisés à l’exception du Carignan.

Le vin rouge représente 99% de la production de vin AOP Gigondas. L’assemblage reste propre à chaque vigneron, les raisins seront ensuite vinifiés. Cépages mêlés ou séparés, éraflés en totalité ou en partie, l’encuvage durent de 2 à 4 semaines, selon la macération voulue, selon le millésime et au choix du Vigneron.

En ce qui concerne l’élevage, d’une part, il se fait en cuve afin de préserver tous les arômes de fruit, d’autre part, afin d’affiner les tanins, le vin peut être mis en foudres ou en barriques de chêne.

Les vins de Gigondas sont conditionnés dans la bouteille armoriée de Gigondas, élément reflétant la qualité des vins. De plus, les armoiries font référence à l’histoire du village (écu du 15ème siècle, Cor de la Famille d’Orange et le brin d’olivier).

Concentration, équilibre et finesse définissent les vins rouges de Gigondas. Des couleurs ensoleillées qui vont du rubis au grenat. Le nez dévoile un bouquet de fruits rouges (cerise, fraise), de fruits noirs (mûre, cassis), d’épices (garrigue, réglisse, poivre), celui-ci évoluera vers des nuances de fruits cuits (pruneau), de truffe et de sous-bois. En bouche, les Gigondas sont puissants, avec des tannins marqués, qui s’affineront avec le temps.

 

Les cépages et leurs arômes

Le grenache : cépage apportant de la finesse et du corps et une grande aptitude au vieillissement. Il développe des arômes de fruits rouges et noirs (cassis, cerise, mûre…), des notes de cacao, de café et d’épices.

La syrah : cépage riche, puissant et charpenté. Il donne des vins rouges très colorés, presque violet. Il ajoute de la complexité aux vins, avec des arômes de cassis, de mûre, de violette, des notes de truffe, de réglisse et de poivre.

Le mourvèdre : cépage donnant un vin assez charpenté et fixant les arômes : framboise, myrtille, truffe, thym, cannelle, clou de girofle, poivre, cuir.

 

Un petit peu de Rosé…

Le vin rosé représente 1% de la production des vins de Gigondas. Les cépages participants à l’élaboration des vins rosés sont les mêmes que pour les vins rouges.

Les rosés de Gigondas ont une couleur soutenue rose aux reflets violacés. Des arômes amples d’amande, de fruits rouges et d’épices, une bouche généreuse et équilibrée, qui vous permettra de servir ces rosés lors d’un apéritif ou d’accompagner un repas.